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Au travers de nombreuses discussions sur d’autres blogs, je me retrouve souvent à légitimer l’existence du 2.0. Je souhaitais donc livrer ici ma vision du phénomène 2.0 (Web2.0, E-commerce2.0, Entreprise 2.0, E-learning2.0, Education 2.0).

La vision du technicien face au 2.0

Les premiers sites web se résumaient à de simples sites-plaquettes de 5 à 10 pages, sobres et dénués d’interactivité. Depuis, plusieurs technologies ont permis à la notion d’interface riche d’être concrétisée. Le format Flash et la solution de développement FLEX tiennent leurs promesses, le xml est partout, l’AJAX s’impose, les widgets / gadgets et les mashup sont devenus des concepts communs aux techniciens.

Le terme 2.0 catégorise les sites utilisant ces dernières technologies pour offrir des interfaces riches, c’est-à-dire plus ergonomiques, plus conviviales, plus rapides aussi. Les utilisateurs prennent en main plus facilement les interfaces et sont donc plus efficaces : ils bénéficient du meilleur des NTIC !

En parallèle, les logiciels sont maintenant accessibles en ligne et sont proposés sous forme de services. On parle de SaaS : Software as a Service.

Pour un technicien, le terme 2.0 est donc associé à des technologies bien précises.

La vision de l’utilisateur face au 2.0

Les premiers sites se résumaient à une transcription sur écran des plaquettes papiers des entreprises. L’objectif était limité au domaine de la publicité et du marketing. Ces sites dit statiques étaient basés sur le format html et, au mieux, ils utilisaient des images. Les utilisateurs se connectaient essentiellement à internet pour consulter leur courrier électronique, peu de particuliers était en fait concernés.

Ensuite, les technologies (les langages serveurs) aidant, les sites sont devenus dynamiques. Leur contenu s’est enrichi et les sites web sont devenus de véritable sources d’information. L’utilisateur a donc trouvé une autre utilisation du réseau internet. Les premiers forums sont nés. Puis les wikis, les flux RSS, les blogs. L’utilisateur, jusque là simple lecteur, est devenu auteur, producteur de contenu. Une interactivité est née entre l’utilisateur et l’auteur d’un site… Et entre les utilisateurs eux mêmes. C’est certainement en pensant à cette nouvelle façon d’échanger que beaucoup associent le P2P (partage de fichier de pair à pair) au Web 2.0.

Un autre changement a marqué cette évolution. L’internaute a pu adapter l’interface qu’il utilisait à son contexte. Choix de la langue, des couleurs, de la taille du texte mais surtout le choix de l’information affichée. En adaptant ces outils, l’utilisateur a pu s’impliquer sur le web… Et dans les réseaux sociaux.

La création des services 2.0 a certainement facilité l’adoption du 2.0. Il s’agit de sites web dédiés à l’utilisateur, affichant comme objectif de rendre service et non de faire du chiffre. Les licences Creatives Commons ont permis de légitimer les productions des particuliers et d’officialiser le partage.

Pour l’utilisateur, le web 2.0 est un outil. Il lui permet de s’informer et pour ceux qui le souhaitent de partager et de collaborer. A n’en pas douter, de nombreux utilisateurs ne se sont pas intéressés au web avant le web 2.0 !

La vision du sceptique face au 2.0

Le Web 2.0 est un terme marketing, un buzzword, mais surtout : l’utilisation du Web 2.0 a donné lieu à de nouvelles pratiques/dérives marketing et commerciales. La publicité s’incruste partout et s’adapte au profil de l’internaute. Les écrits des uns sont détournés, des personnages virtuels sont même créés à des fins de propagande ! Plus choquant encore, la précision des informations que l’on peut récupérer sur un utilisateur pour se faire une idée de sa personnalité et de ses opinions !

Ces dérives sont alarmantes. Je ne les associe toutefois pas au phénomène 2.0 mais à leur l’utilisation et plus précisément à leurs utilisateurs !

E-commerce 2.0

Je vous invite à découvrir richcommerce.fr, un nouveau site dédié à l’actualité et aux tendances des interfaces riches appliquées au domaine du commerce en ligne. L’initiative est lancé par Fred Cavazza et François Ziserman. Dans ce domaine, l’initiative la plus intérressante que j’ai pu découvrir est présentée sur le post Vendre du textile à la 2.0 d’usage2.0.com ! Comme à son habitude, le monde du e-commerce applique les concepts qui rapportent !

Le E-commerce 2.0 est une réalité et prend même en compte la volonté de participer des utilisateurs.

Entreprise 2.0

Les entreprises ne sont là aussi pas en reste ! Dès l’apparition des langages serveur, des intranet ont vu leur apparition. Fédérer, mutualiser sont des concepts importants à toute organisation, les outils informatiques sont depuis toujours sollicités pour cela. Si les premières applications étaient principalement destinées à transmettre l’information aux salariés, elles se sont depuis orientées vers le recueil d’information. Le web 2.0 a modifié l’utilisation que nous faisions du web. Les intranet prennent même maintenant en considération la capacité des salariés à produire eux même du contenu. Pour en savoir plus je vous invite à lire l’article Entreprise 2.0. J’ y évoque notamment le risque pour une entreprise de ne pas passer au 2.0.

L’entreprise 2.0 illustre une volonté d’adaptation aux changements des salariés face au 2.0. Elle est nécessaire.

E-learning 2.0

L’E-learning est certainement le premier domaine à avoir profité des technologies du Web 2.0. Avant ces technologies, les seules applications e-learning développées était des sites statiques sans réel succès. La notion d’E-learning 2.0 trouve pourtant son sens dans l’écho qui lui est fait par les utilisateurs. Elle met en avant le fait que l’utilisateur se retrouve au centre du dispositif e-learning et n’est pas un simple spectateur. E-learning 2.0 évoque aussi la collaboration, l’échange ainsi que la création de contenu de pair à pair (transfert de compétence d’un salarié vers les autres). En conclusion, je ne fais pas de différence en e-learning et e-elearning 2.0, mais cela ne m’empêche pas de comprendre ce qu’évoque un utilisateur ou un client qui utilise ce terme !

Le e-learning 2.0 a toujours existé, mais le suffixe 2.0 n’était jusqu’à présent pas mis en avant.

Education 2.0

Je vous invite à lire la discussion liée à l’existence ou non du concept d’Education 2.0 sur le réseau Apprendre 2.0. Ce concept illustre la volonté de faire évoluer notre système éducatif. Et à mon avis, l’évolution la plus attendue ne concerne pas l’utilisation des technologies 2.0. Il s’agirait plutôt d’intégrer la notion de collaboration et de partage, de redonner sa place à l’apprenant au sein du dispositif pédagogique, de transformer des apprenants en véritables acteurs de leur formation.

Mon expérience m’engage à croire à l’existence du concept d’Education 2.0. Il est possible qu’il ne se résume qu’à une phase de transition… Mais cela ne l’empêche d’être !

7 Replies to “Le phénomène 2.0 est-il justifié ?

  1. Je suis assez d’accord avec ta vision ! Merci de partager ton point de vue surtout quand on voit tout ces termes 2.0 (parfois abusif)…

    Par contre, il est vrai que je n’ai jamais réellement saisi le sens du terme elearning 2.0… ou encore le mélange des plateformes virtuelles tels que SecondLife avec l’apprentissage : pourquoi utiliser SL à la place de plateforme de classe virtuelle ?
    Si tu as des pistes pour l’éclairer, je suis preneur !!

  2. L’elearning 2.0 est avant tout un terme marketing 😉

    Comment expliquer l’apparition de ce terme et pourquoi certains ressentent le besoin de se démarquer de la notion initiale du elearning ? Il y a quelques années, beaucoup (centre de formation, agence de com, simple web agency) ont cherché à “vendre du elearning” et ont ainsi produit des solutions de faible qualité : géneralement de simples sites statiques diffusant de l’information. L’inefficacité de ces productions à énormément dévalorisé l’elearning. Aujourd’hui encore, beaucoup d’entres-nous confondent elearning et autoformation, et nombreux sont ceux qui proclame que le elearning ne marche pas. Face à de tel a-priori, il est difficile de convaincre de l’intéret de développer des solutions elearning … aussi parler d’elearning 2.0 est une astuce pour contourner ces apriori et re-valoriser ainsi la notion d’elearning.

    Enfin, le terme 2.0 replace l’individu au centre des dispositifs, il valorise l’individu. Dans tout dispoditif asynchrone, cette notion est tres importante … et dans un dispositif synchrone, elle est incontournable.

    Il faut cependant noter que les professionnels de la formation à distance ont toujours fait du elearning 2.0 : former un apprenant a toujours réclamé que l’apprenant soit au centre du dispositif 😉

    L’utilisateur étant de plus en plus sollicité, on entends parler de contenu de formation P2P, autrement dit de contenu de formation réalisé par des utilisateurs lambda. Dans ce contexte, la notion d’elearning 2.0 est totalement justifiée. Cependant, ce genre d’initiative est rare et on peut douter de son efficacité dans le milieu professionnel. Si la formation de pair a pair t’intérresse, je t’invite à visiter instructables.com , un must dans le genre. Tu as aussi ” tutmarks.com mais le concept est plus axé sur le fait de cataloguer les tuto existants déjà sur le web. Instructables montre beaucoup plus de contenu créé par des utilisateurs.

  3. Concernant l’utilisation des mondes virtuels tels que Second Life, je vous invite à lire la discussion “Qu’en est-il de la formation dans les mondes virtuels ?” publiée sur le réseau Apprendre 2.0

    Howard Vickers nous fait notamment par d’un retour d’expérience intéressant ! Howards est directeur de Avatar Languages – une école de langues dans le monde virtuel 3D de Second Life, école dont j’ai déjà mentionné l’existence dans un précédent post 😉

  4. Merci pour toutes ces explications et détails : je comprends mieux maintenant !

    Concernant, la formation dans les mondes virtuels, je te remercie pour le lien, et j’en ai profité pour ajouter un commentaire.

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