9 Comments

Afin de compléter les actions de formation organisées de manière épisodique dans la vie du salarié, on s’intéresse aujourd’hui à la dynamique de l’apprenance. Il s’agit pour la salarié d’adopter une attitude lui permettant d’apprendre de chaque expérience et même de chaque information. On parle ainsi “d’apprendre à apprendre”.

Apprendre
illustration Creative Commons License credit: Fanch The System

L’apprenance est, entre autre, une réaction logique face à la masse d’information dont nous sommes quotidiennement abreuvé. Nous devons apprendre à trier cette information, à la croiser, la réfléchir et à en tirer les conséquences. A cette masse d’information s’ajoute l’apport des outils du web 2.0 et de la nouvelle implication des utilisateurs sur le web. La communication entres les utilisateurs et le phénomène de réseau provoquent de nombreuse interactions propice à l’apprentissage informel. Car en effet, la dynamique de l’apprenance ne repose pas entièrement sur la présence d’un pédagogue ! La faculté de transmettre et d’acquérir une connaissance ou une compétence est une faculté commune à tous et à toute. L’apprenance est donc constitué des formations organisées par des pédagogues, des formations autodidactes, des transferts de compétences organisés par les salariés eux même, par les échanges et les partages de pair à pair.

La formation formelle désigne toutes formations issues d’une démarche organisée. Il s’agit donc des animations proposés par les services formation et les centres de ressources. Toute autre façon d’apprendre entre dans le cadre de la formation informelle. Et c’est bien sur la formation informelle qui prend de plus en plus d’importance ! Pour vous en convaincre, observez donc le dessin ci-dessous, et choisissez le type d’apprentissage qui vous convient le mieux.

Apprentissage interactif vs Apprentissage transmissif
illustration credit: Florence Meichel

L’apprenance n’est cependant pas un phénomène nouveau. Depuis tout petit nous apprenons à apprendre. Rien que pour marcher : on nous a accompagné, on nous a retenu dans nos premières chutes mais c’est bien seul(e) que nous avons compris comment activer les bons muscles ! L’apprentissage de la lecture ou des maths est similaire : une partie de l’apprentissage est induite par un pédagogue, et une autre est l’affaire de chacun. S’enrichir des expériences d’autrui ou confronter sa pensée avec d’autres sont aussi des phénomènes relationnels qui s’inscrivent depuis toujours dans la dynamique de l’apprenance. Ne pas rester planter sur ces acquis, se remettre en question : idem. Les pauses café dérivent d’ailleurs souvent sur des échanges très riches et peuvent aussi s’inscrirent dans cette dynamique.

Ce qui est nouveau c’est certainement qu’aujourd’hui l’entreprise reconnaît ce phénomène. Tout va si vite qu’il est difficile d’accompagner les salariés à comprendre et à s’adapter à tous ces changements. L’entreprise s’intéresse donc aux moyens de faciliter cette dynamique … et mais aussi à ceux qui permettront de l’évaluer. Pourtant, très peu de centres de formation évoquent la formation informelle … certainement car la majorité n’ont pas encore identifiés comment la valoriser et donc la vendre 😉

L’apprenance consiste donc à étendre la formation dans le temps, bien au delà des quelques actions de formation formelles auxquels tout salarié est (devrait être ?) invité à participer. Cette dynamique débouche sur de nouveaux supports de formation et doit considérer le nomadisme et l’irrégularité (en terme de disponibilité) des différents participants. Tout salarié étant considéré comme un participant, il faudra choisir des solutions adaptées à la masse sans pour autant nuire à l’individualisation : un beau défi, non ?

Tout salarié est concerné par l’apprenance et plus généralement tout utilisateur. Car en effet, dans le cadre de la formation informelle, on s’adresse plutôt à l’individu en tant qu’utilisateur. La formation informelle est un phénomène qui accompagne l’utilisateur dans son utilisation des outils et connaissances mis à sa portée.

La formation ne cesse donc d’évoluer et les nouveaux dispositifs de formation doivent aussi s’appuyer sur la dynamique de l’apprenance et ne pas négliger la formation informelle.

Un cas particulier : la formation sur un logiciel open source

Pour ma part, je suis en charge de la formation sur les solutions Open Source de Talend dont une nouvelle version est publiée tout les 4 mois. Dans un tel contexte, l’apprenance est fondamentale. L’utilisateur inscrit à une formation formelle est compétent sur une version donnée … et il doit ensuite évoluer seul avec les autres versions du logiciel. Seul ? Pas vraiment en fait. La communauté qui entoure le logiciel permet d’échanger et de créer ainsi les interactions si importantes au phénomène de l’apprenance.

Actuellement nous fournissons des ressources et des outils pour dynamiser ces échanges et faciliter la formation informelle. L’étude de l’utilisation de ces outils est très intéressante pour pouvoir imaginer le dispositif qui permettrai d’aller plus loin. Mais cela prend du temps, il va falloir attendre un peu pour en dire plus 😉

9 Replies to “L’apprenance mêle formation formelle et formation informelle

  1. Vaste sujet riche de tant de possibles ! 🙂

    Merci Olivier pour cette citation !

    Ce que tu décris correspond aussi a ma façon de voir les choses : une approche inclusive et non exclusive…j’adhère ! 🙂

    a +

  2. Mais voilà où j’avais entendu parler de Supercoolschool : sur ton blog !!!

    Tu as fait ce schéma en synthèse d’un article de Mike Falick et d’un document d’un membre de Supercoolschool. Je reste d’ailleurs curieux d’en savoir plus sur ce projet …

    Ce schéma est très pratique car il permet à un novice de comprendre le concept de l’apprenance. De plus il s’adapte à tout les contextes (éducation et formation professionnelle).

  3. Bonjour Olivier,

    Je viens de parcourir votre article car je suis en train de lire et relire l’apprenance de P. Carré pour mon mémoire de Master 2 (je suis étudiante à la Sorbonne en Ingénierie de formation en langues et mon projet de mémoire consiste à bâtir un dispositif de formation pour apprendre les langues qui serait adapté au cadre du DIF et je m’intéresse donc aux FOAD et aux modes d’apprentissage mixtes, qui selon moi seraient les plus adaptés).

    Bref, Philippe Carré est très utile mais il emploie parfois des concepts sans les définir … Aussi c’est en faisant une rapide recherche sur la Toile en tapant formation informelle que je découvre votre blog. J’aimerais beaucoup pouvoir citer votre définition de la formation informelle versus la formation formelle, à moins que vous ne puissiez m’indiquer d’autres sources (mais j’aime beaucoup la votre car elle est simple et concise), mais j’aurais besoin des références précises de cet article.

    Merci, beaucoup et bonne chance pour votre société et tous vos projets.

    Cordialement, Carolina.

  4. Bonjour Carolina,

    Je vous invite à utiliser tout ou partie de cet article : ce serait même un plaisir pour moi ! Certains termes importants sont en effet peu connus (ou reconnus ?) et il me semble donc important de diffuser ces informations !


    Quand à la référence précise … le titre est “L’apprenance mêle formation formelle et formation informelle”, le site est ocarbone.free.fr et moi c’est Olivier Carbone 😉

    Ces précisions vous suffisent-elles ?


    Je vous invite aussi à visiter http://apprendre2point0.ning.com. Vous trouverez certainement des choses intéressantes dans les discussions des membres de ce réseau.


    Le thème de votre mémoire est d’actualité et votre préférence pour les dispositifs mixtes me semble très judicieuse … aussi n’hésitez pas à me solliciter à nouveau par le biais de ce blog.


    Juste une question : que penseriez vous d’utiliser au sein de votre dispositif un réseau social ?


    Les articles de ce site sont publiés sous licence Commons Creative, vous pouvez donc les utiliser à toutes fins utiles ! D’ailleurs je ne suis pas l’auteur de l’illustration de cet article, mais ai utilisé un schéma réalisé par Florence Meichel… schéma disponible sur http://www.flickr.com 😉

  5. Bonjour Olivier,

    Je vous remercie pour toutes ces précisions et indications. Je fais désormais partie du réseau apprendre2.0. Les échanges y sont très riches, malheureusement vu l’état d’avancement actuel de mon mémoire, je ne vais pas pouvoir participer aussi activement que je le souhaiterais…

    Quant au dispositif du “réseau social” il me semble d’après l’article qu’il s’agit d’un dispositif à mettre en œuvre au sein même d’une entreprise afin que les salariés puissent échanger et mutualiser des savoirs. Idée intéressante à proposer aux RH…

    Je pense que dans le cadre d’une formation “DIF en langue” la Formation à distance individuelle synchrone (que vous présenter dans un autre article) serait plus adaptée car ce mode d’apprentissage permet d’individualiser le parcours de formation des formés en répondant à leurs besoins spécifiques. Je pense qu’associer cette formule à distance individualisée à quelques modules de formation en présentiel (dédiés à une mise en pratique et à l’interaction avec les autres apprenants, si importantes pour l’apprentissage des langues). Ce qui me pose un petit problème c’est le caractère synchrone, car je pense que même si c’est très une modalité très intéressante (notamment pour rassurer le formé et pour instaurer une relation formateur/apprenant), il m’apparaît que les entreprises, tout comme les individus recherchent avant tout la flexibilité dans les nouveaux dispositifs utilisant les TIC. Or la dimension synchrone reproduit les contraintes de la formation classique (unité de temps). De plus, je crois que le fait d’utiliser un dispositif synchrone (je n’en ai encore jamais utilisé, c’est donc une impression) peut mettre certains apprenants mal à l’aise du fait qu’ils pourraient se sentir frustrer, voire stresser de n’avoir que peu de temps pour formuler leurs réponses, tandis les modes d’apprentissages asynchrones favorisent davantage le développement la compétence métacognitive. Certes, je suppose que formateur et apprenants peuvent “apprendre” à utiliser ce dispositif de façon pertinente après un temps d’adaptation. Mais d’une façon générale, je suppose qu’il faut proposer des offres flexibles : pourquoi ne pas laisser à l’apprenant le choix d’être accompagner de façon synchrone ou asynchrone ou bien les 2 ? C’est ce type de flexibilité et de combinaisons que je trouve particulièrement pertinentes dans les dispositifs mixtes et les TIC…

    Au début, je pensais utiliser une plateforme afin de favoriser les échanges entre pairs, qui peuvent ainsi travailler à partir des mêmes ressources. Mais je m’interroge car je crois dans le cadre du DIF c’est bien de individuel qui est important et même si c’est beaucoup plus lourd à gérer pour les centres de formation…

    Je serais heureuse d’avoir un retour sur ces questions de votre part. Cela pourrait guider mon choix.
    J’ai également une autre précision terminologique à vous demander : je rencontre souvent dans mes lectures le terme de “tutorat” : que recouvre ce terme selon vous? Est-ce la même chose que la formation à distance individuelle synchrone/asynchrone ?

    Merci encore. Je vous dois également la découverte du site Learnperfect qui me sera sans doute utile …

    Carolina

  6. je réalise un mémoire de cadre de santé sur le thème de la gouvernance à l’apprenance, quels compétences pour le cadre et quels enjeux ?auriez vous des éclairages à me fournir. Je vous remercie par avance

  7. Vaste sujet que la gouvernance de l’apprenance !

    Je vous invite à l’évoquer sur http://apprendre2point0.ning.com. Ce site vous permettra de prendre vos informations auprès de tout un réseau de professionnel de la formation et d’avoir ainsi un avis complet et non uniquement le mien 🙂

    A bientôt sur Apprendre 2.0 !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Related Posts